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En quelques étapes de notre vie, voici pourquoi nous sommes devenus des accros à ce petit morceau de tissu, pourquoi on se la raconte autant quand on enfile un vieux tee-shirt collector ou vintage comme un t-shirt des Ramones ou de Led Zeppelin, et pourquoi on se trouve cool et branché avec un t-shirt "The Flash" ou "American Football Skull" de notre collection...
A nos yeux, la première étape qui a fait du T-Shirt un phénomène de société, c'est sans doute Marlon Brando dans Un tramway nommé désir, et James Dean dans La fureur de vivre ; le loubard hyper sensuel en tee shirt blanc moulant et le rebelle écorché vif et incompris ont révolutionné en partie la mode masculine et le T-Shirt est devenu un objet de mode tendance et branché. Il faut avoir vu Matt Dillon dans Rusty James pour confirmer cet engouement.
C'est alors qu'arrivent la Génération Rock, la Génération Woodstock avec les premiers tee-shirts sérigraphiés ; la société change et le monde passe a la couleur. Les années 60, le mouvement hippie, le rock, la guerre du Vietnam, la drogue, l'amour libre et tout l'espoir d'une jeunesse luttant pour un nouveau modèle de société ont permis au T-Shirt de devenir un formidable vecteur d'opinion et de contestation. Cinquante ans après, les créations de cette époque sont toujours des collectors. Qui n'a pas porté le symbole Peace and Love, la langue des Stones, un tee shirt de Jimi Hendrix, ou le Working Class hero de Lennon. La jeunesse prend le pouvoir, descend dans la rue, c'est Mai 68, elle veut décider de son avenir, et elle l'exprime a sa façon de s'habiller. Une grande partie de ces tee-shirts participent aujourd'hui à la mode du vintage et du revival, et resteront encore très longtemps des valeurs sûres de l'industrie du t-shirt.
Après une longue période de somnolence artistique causée par tous ces yuppies en chemise blanche, fans de jogging, de fric, des Bronzés, de Tapie et du Top 50, le tee shirt a perdu un peu de son aura. La période était pourtant riche en inspiration. Du phénomène Star Wars au dessins animés cultes comme Goldorak, Capitaine Flam ou Albator, de l'apparition des premiers jeux vidéos Pacman, Pong, à la naissance du rap, ou au "Touche pas à mon pote" de SOS Racisme, les références étaient là. Mais la ferveur sans doute n'y était plus, le peuple avait déjà crié en 70, les années 80 s'annonçaient comme les prémisses d'un monde complexe et inquiétant. Et, fait remarquable, tous ces tee shirts réapparaîtrons dans les années 2000 pour prouver une fois encore que les graphistes ont du mal a s'inspirer des codes de leur époque et comme nous préfèrent user de référence des décennies passées, des souvenirs de leur enfance. Il y a quand même eu quelques expériences graphiques de qualité durant ces longues années, nos créations préférées sont sans aucun doute le T-Shirt Run DMC avec ses deux grandes bandes rouges, un tee shirt épuré, sobre, classe, ou le logo Atari, une merveille graphique, d'une simplicité folle, la représentation stylisée du Mont Fuji, et dans le même esprit la pomme d'Apple ou la virgule de Nike, la naissance d'une exigence graphique qui ouvre des voies multiples aux créations futures.
A partir du milieu des années 90 justement, le tee shirt redevient tendance et envahit de nouveau les rues, un retour orchestré par l'industrie du disque et par la "rock attitude" d'une nouvelle génération branchée. Ce nouveau départ est dû à la combinaison de deux phénomènes, d'une part l'apparition d'une incroyable génération de talents venant de la rue, les Street Artists avec comme figure de proue l'incontournable Banksy, mais aussi Frank Shepard Fairey (André The Giant et la marque Obey), ou les français Space Invader, Zevs, et André, et d'autre part l'émergence d'un courant électro à la française avec le Label Ed Banger Records en tête (Pedro Winter, fan de tee-shirt ou les pochettes de So Me) avec comme apothéose en 2007 le clip de Justice D.A.N.C.E.
En apparence, on est loin de l'esthétique et de la dynamique des années 60, mais nous, comme tous les artistes du moment savons en réalité très bien manœuvrer avec notre époque ; nous sommes à la fois graphistes, vidéastes, street artistes et surtout, nous connaissons notre histoire et savons ce qui nous a menés là. Le sample est devenu indissociable de la production musicale, le tee-shirt graphique emprunte à ce fonctionnement et est à son tour un lieu où toutes les époques peuvent se rencontrer. L'imagerie rock de Woodstock n'est pas morte, elle est dans l'écrin hyper branché du XXIe siècle.
Quant à savoir s'il est plus branché de porter Kate Moss en photo ou le tee shirt qu'elle porte, c'est égal, l'époque mélange les références et les clins d'œil. Porter le tee shirt du tee shirt n'est plus une ineptie.
Voilà Notre Histoire du T-Shirt, elle est belle, intéressante, enrichissante. elle vient d'un mix de toutes ses époques, de toutes ses références, d'une envie d'apporter notre pierre a l'édifice de la création graphique et du design en France, de vulgariser notre expression artistique.
Notre histoire personnelle avec cet objet a pris sa source sur les bancs du lycée, le Label LAPOLEMIK a plus de 20 ans d'expérience et vient d'une multitude de talents qui trainaient son adolescence a Paris a la fin des années 80 entre le 19e et le 10e arrondissement, on a tous tracé notre route, voyagé, appris, on s'est perfectionné et on s'est retrouvé autour de ce projet, autour de la création du site internet en 2010. A présent on enchaine les projets, on conçoit une dizaine de visuels par an, on imprime nos T-Shirts en France et on commence a distribuer notre marque un peu partout.
Tout ce qui nous a construit nous inspire ; on use et abuse de références qui nous sont indispensables pour vivre et penser. Les thèmes se retrouvent sur nos créations... la musique bien sûr, le rock en particulier, l'art, l'absurde, le cinéma, les personnages cultes qui nous ont marqués, les jeux vidéos de notre enfance, nos indignations et nos révoltes dans un monde qu'on trouve souvent trop individualiste et inégalitaire... avec toujours le souci de créer une identité graphique, notre vision, lapolemik.
Voilà, on dessine, on invente, on s'éclate, et on espère que vous appréciez.